> Georges Montaron

Issu d'une modeste famille de paysans morvandiaux montés à la capitale - son père est ouvrier typographe à la "Nationale", sa mère femme de ménage-, Georges Montaron est né à Paris le 10 avril 1921. Il y est mort le 8 octobre 1997. Militant chrétien, il s'est profondément incarné dans la seconde moitié du 20eme siècle. Sa mort coïncide avec le déclin du christianisme social et des idées généreuses de la Résistance qu'il a défendues toute sa vie.

Il est résistant, membre des Jeunes Chrétiens Combattants, président de la Jeunesse Ouvrière Chrétien, administrateur de la Sécurité Sociale à sa création, directeur de Témoignage Chrétien, trésorier puis président du Syndicat National de la Presse Hebdomadaire, fondateur d'un grand nombre de titres et de mouvements tels : Télérama avec Ella Sauvageot, les Groupes Témoignage Chrétien, le Secours Rouge avec Jean-Paul Sartre, Refondation avec JC Tillion, Gisèle Halimi, Croyants en Liberté

Son caractère, forgé dans la Résistance, est le refus de tous les totalitarismes et dogmatismes. Sa rencontre avec Témoignage Chrétien - journal issue de la Résistance- fonde une aventure d'un demi-siècle. L'histoire de Georges Montaron et celle de "TC" deviennent indiscernables et leur séparation se traduira par sa mort.

Au nom de sa Foi et des valeurs issue de la Résistance, ce militant chrétien exigeant, figure de proue des "Cathos de gauche", socialiste parce que chrétien, prolonge, à la fin de la guerre, pendant 50 ans, les combats contre les oppressions et pour la dignité de l'Homme. Georges Montaron, s'oppose aux occupations françaises en Indochine, Tunisie et Algérie et dénonce la torture. Ce qui lui vaut d'être poursuivi par le gouvernement français, agressé par l'extrême droite et menacé de mort par l'OAS. Cette ligne de conduite l'amène tout naturellement à prendre la défense des peuples palestiniens, kanaks et sahraouis. Il organise en mai 70 à Beyrouth la Conférence Mondiale des Chrétiens pour la Palestine.

De pair avec ces actions politiques et la défense de la cause arabe. Il oeuvre pour une réforme de l'intérieur de l'Église et réclame des chrétiens "débout, libres, et responsables". Il milite pour un renouveau de l'Eglise et de la liturgie, soutient l'Abbé Pierre, défend les Eglises du tiers-monde, se bat en faveurs des prêtre ouvriers, et de Mgr Gaillot. Il lance l'Appel Pour une Église du dialogue au service des hommes et du monde qui recueille 250 000 signatures.

Éminent homme de presse, il entre au Syndicat de La Presse Hebdomadaire -également issu de la Résistance- dont il deviendra trésorier puis président. Pendant près d'un demi-siecle, il n'a de cesse, de défendre le pluralisme de la presse qui est à ses yeux, la première de nos libertés, celle qui les résume toutes.

Orateur hors pair, grand meneur d'homme, il est l'origine de nombreuses "vocations", tant journalistiques que politiques. Au sein de ses entreprises de presse et au cours de ses combats, il a cotoyé (et parfois introduit) quelques grands noms du monde des médias, de la politique ou d'écrivains tels Hervé Bourges, Georges Suffert, François Mauriac, Michel de Saint-Pierre, Piem, Robert de Montvallon, Jacques Delors, Albert du Roy, Claude Estier, Jean Boissonnat, Henri Nallet, Michel Jobert, les professeur Alexandre Minkowski et Paul Millez, Françoise Dolto, Roger Fressoz (Antoine Ribaud), Pierre Mauroy, Robert Badinter, Gisèle Halimi, Charles Hernu, Françoise Verny, Pierre Bérégovoy, René Dumont, Michel Rocard, etc et quelques " marginaux " ou " forts en gueule " - comme lui - de la profession : Xavier Grall, Elie Kagan…
Il a rencontré trois papes : Jean XXIII, Paul VI et Jean-Paul II et treize chefs d'états : Élisabeth II, Mohamed V, Hassan II, Ben Bella, Boumediene, Kroutchev, Léopold Senghor, René Coty, Charles de Gaulle, Georges Pompidou, Valéry Giscard d'Estaing, François Mitterrand et Jacques Chirac.

Enfin une biographie de Georges Montaron serait incomplète si elle ne mentionnait le voyageur et le conférencier infatigable qu'il fut. On estime à plus de 10 000 le nombres de réunions auxquelles il a participé. Georges Montaron a fait plusieurs fois le tour du monde travaillant particulièrement en Algérie, Hongrie, Maroc, Pologne, Tunisie, États-Unis, Canada (il sera le correspondant particulier de Radio Canada en France), Autriche, Sénégal, Liban, Jordanie, Syrie, Belgique, Italie, Suisse, Allemagne, Espagne, Portugal...

Il est brutalement évincé de Témoignage Chrétien le 6 mai 96. S'estimant trahi par certains de ses "amis", il est blessé au cœur - au propre et au figuré. Hospitalisé à Broussais à Paris en octobre, il subit deux opérations à cœur ouvert en novembre 96. Il y décède le 8 octobre 97, peu après avoir reçu la visite de Mgr Gaillot.


Daniel Montaron



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