> Georges Montaron fondateur de Télérama

Peu après son arrivée à Témoignage Chrétien en 1947, Georges Montaron, dont la mission était de réanimer les Éditions du Témoignage Chrétien alors déclinantes, eut l'idée de lancer, parallèlement à Témoignage Chrétien, un autre hebdomadaire. Vite, il lui apparut que la radio, le cinéma et la télévision - débutante - seraient les vecteurs de la nouvelle culture de l'après guerre. L'idée lui vint alors d'un magazine consacré à ces médias. Il fallait disait-il, un journal qui, plus qu'un simple programme des émissions radiophoniques, "aiderait ses lecteurs à mieux organiser leurs loisirs". Témoignage Chrétien bénéficiait alors d'une structure culturelle impressionnante : ses chroniqueurs s'appelaient François Mauriac, Antoine Goléa, Pierre Debray, Michel de Saint-Pierre,... De leur côté le père Pichard et le père Avril, qui produisaient des émissions de radio, souhaitaient disposer d'un organe de presse écrite qui puisse prolonger leur action. C'est ainsi que parut, le 2 février 1947, le premier numéro de Radio-Loisirs. Ses directeurs étaient les pères Avril et Pichard et son équipe permanente étaient formées de Jean-Guy Moreau, Maurice Lorton et Yves Coste. Les principaux collaborateurs étaient : Jean-Pierre Chartier, Roger Fressoz, jean Mauduit, Marie-Rose Clouzot, Georges Lherminier, Jean Marcillac (pour le sport), François Pouget, Maurice Cazeneuve, Paul Gilson.

La maquette du numéro zéro contient déjà tous les ingédiens du contenu du futur Télérama : des grilles de programmes austères classées par chaînes et par heures, les horaires des bulletins d'informations, les longueurs d'ondes des différents émetteurs, des critiques des émissions passées et des articles sur les émissions « à écouter », des critiques de films et de livres, un appel pour une participation des lecteurs (nos lecteurs ont la parole). Dès son numéro 5, il ose (inimaginable en ces temps de contingentement du papier) remplacer sa "une" par une simple photo pleine page que seuls viennent troubler une accroche et le bandeau du titre. Le premier numéro contient une critique du film Arsenic et veilles dentelles signé de Roger Fressoz, futur directeur du Canard Enchaîné.

1947 fut une année terrible pour la presse française. Il y eut de très longues grèves dans l'imprimerie et une crise fatale pour les Messageries de la Presse. De très nombreux journaux disparurent. Soumis à la grève de son imprimerie et à une restriction de papier, Radio-Loisirs s'arrete après une parution de 24 numéros (dernier numéro : le numéro 23 daté du 3 au 9 août 1947). Georges Montaron, élu gérant des Éditions Témoignage Chrétien le 15 novembre 1949, décide de s'associer avec Ella Sauvageot, fondatrice de la Vie catholique et les Éditions du Cerf, propriété des Dominicains, afin de prolonger Radio-Loisirs.

"Nous voulions réaliser un journal s'adressant au public populaire le plus large afin de l'aider à maîtriser la radio, le cinéma et la télévision, instruments privilégiés de culture pour les masses.
Nous voulions aussi un journal chrétien qui ne soit ni un organe de prosélytisme, ni une publication confessionnelle exprimant les positions de l'Église, ni le journal de la cotation morale mais un journal de chrétiens partageant les combats des hommes et choisissant d'abord d'être au service des plus pauvres. Nous voulions sur tous les sujets abordés par la radio, la télévision et le cinéma apporter l'éclairage de l'Évangile."
(Georges Montaron)

L'acte fondateur fut signé en février 1950 entre Ella Sauvageot pour La Vie Catholique, le Révérend Père Pierre Boisselot pour les Dominicains et Georges Montaron pour Témoignage Chrétien. Le nouveau magazine prit le nom de Radio-Cinéma. Il hérita des abonnés de Radio-Loisir dont la liste fut donné par Témoignage Chrétien. Et il s'installa dans les locaux du Cerf, rue de Latour-Maubourg, avant de déménager pour la rue Saint Dominique.

Cinq ans plus tard, le tirage de Radio-Cinéma atteigait 75 000 exemplaires.Le 2 octobre 1960, le numero 559 de Radio-Cinéma, qui était devenu Radio-Cinéma-Télevision, Télévision-Radio-Cinéma change son nom en Télérama, (contraction de syllabes lévision, radio, cinéma). La suite on la connaît : un énorme succès..

Daniel Dissy


Radio-Cinéma fète son numéro 300 !
De gauche à droite: RP Fleuret (Tour Maubourg), un directeur de LANG (imprimeur de Radio-Cinéma), M. Bernard (Président des Editions du Cerf), le RP Boisselot, Georges Hourdin (directeur de la Vie Catholique et de Radio-Cinéma), M Thierry (Editions Charmes de France), RP Louvel (directeur de Fêtes et Saisons), Georges Montaron, Gabriel Ferrier (directeur commercial des Editions du Cerf, ancien Président des Amis de Temps Présent)...



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